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L’abandon scolaire : un défi pour le système éducatif haïtien.

 
 

Par: Jean Francois Saint-Felix 
 
 
Une littérature amplement abondante est consacrée est à la problématique de l’éducation en Haïti . Des chercheurs avertis ont su mettre en lumière les lacunes ainsi que les défis auxquels l’école haïtienne est appelée à faire face . Au nombre desquels figure le phénomène de l’abandon scolaire .Nous parlons d’abandon scolaire au sens ou l’entend Gaston Mialaret qui utilise cette expression pour parler des effectifs qui sortent du système scolaire avant d’avoir teminé le cycle qu’ils ont commencé.Il s’agit ici d’étudier le problème du double point de vue de sa relation avec le cadre de vie générale de l’élève et du contexte de l’état lamentable du milieu scolaire haïtien.  
 
Des statistiques alarmantes !  
 
L’abandon scolaire continue de constituer un handicap majeur pour le système éducatif haïtien.Ce phénomène prend des proportions de plus en pus alarmantes à travers le pays et a une incidence directe sur l’efficacité interne du système.Les statistiques en ce domaine sont très éloquentes.  
Pauvreté et désertion scolaire  
 
Issus de milieux où le chômage ,la misère , la quasi-inexistence des infrastructures et la dégradation galopante de l’environnement sont le lot quotidien de la population , on comprend donc que beaucoup de nos enfants se retrouvent dans un environnement qui ne favorise pas l’apprentissage.Les difficultés sont énormes elles vont du manque de moyens des parents à l’absence d’infrastructures et d’équipements éducatifs en passant par la mauvaise qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles .Identifiant les problèmes de fond de notre système éducatif , nombreux sont les auteurs qui se sont appesantis sur le problème de la pauvreté de masse.Ainsi il devient de plus en plus difficile aux parents de faire face aux dépenses d’éducation , telles que les frais d’inscription , l’achat de chaussures et d’uniforme .  
 

Le professeur Hubert de Ronceray après avoir mis l’accent sur certains facteurs tels: la malnutrition , l’éloignement , le manque de motivation , la modicité et l’irrégularité des salaires qui , d’après lui sont responsables de l’abandon scolaire n’y est pas allé par quatre chemins dans ce qu’on pourrait appeler une radiographie de l’école haïtienne.Notre système éducatif martela-t-il : “Ne souffre pas uniquement de l’impréparation des maîtres et du bas niveau des salaires mais également de l’incapacité physique de nos élèves minés par des situations économiques alarmantes et réduits à des conditions minimales d’aptitudes intellectuelles et mentales .(1)  
 
Un milieu répulsif  
 
Haïti est une société en crise .Son école l’est également .Dans « Donner un sens à l’école » Michel Develay explique que : « Lorsque la société s’enrhume, l’école tousse. »Il met ici en relation l’école en tant que sous-système avec le système global qu’est la société .Les manifestations de cette crise sont donc énumérées dans les diagnostics réalisés dans le cadre de la préparation du Plan National d’Education .Il y est dit que : « Quelque soit le déterminant considéré, la situation d’Haïti se caractérise par des indicateurs extrêmement défavorables. »Nous traiterons ici de la salle de classe, des bâtiments scolaires et des enseignants.  
 
L’atmosphère de travail dans la salle de classe.  
 
Tous s’accordent à reconnaître que les conditions de travail en milieu scolaire ha?tien sont exécrables. Pour beaucoup d’enseignants et d’élèves ha?tiens le cadre de travail ne correspond pas aux normes de la pédagogie moderne. Par exemple , Il n’est pas rare de trouver des salles de classe dépourvues d’ auxiliaires pédagogiques, tels les planches murales , la carte du monde , les instruments de mesure .Dans des cas plus rares , les livres de français et de maths font également défaut .Les plans d’études et les programmes sont inadaptés aux conditions de vie des enfants .A toutes ces difficultés viennent se greffer l’épineux problème des effectifs pléthoriques .Dans de telles conditions les remarques de F. Orivel sont très à propos quand il dit qu « Il existe en Ha?ti un certain nombre d’écoles où l’on n’apprend pas grand chose sinon rien . »  
 
Les bâtiments scolaires.  
 
Si l’on cherche un domaine d’intervention ou l’action de l’Etat ha?tien est la plus timide c’est surtout dans le domaine de la construction d’écoles .L’Etat ha?tien n’a jamais pris au sérieux ou a considérablement négligé son rôle de pourvoyeurs d’écoles .Il en résulte que beaucoup d’écoles sont installées dans des immeubles en location qui ne répondent a aucune norme pour faire fonctionner un centre d’enseignement .Aucun espace n’est réservé comme terrain de jeu ou pour loger une bibliothèque .Déjà en 1998, le rapport mondial de l’Unesco sur l’éducation avertit qu’ « on ne peut guère attendre des écoles ,ni des établissements d’enseignement en générale qu’ils améliorent leurs résultats si les enseignants et les élèves travaillent dans des conditions matérielles peu propices à l’apprentissage . »Selon la lettre de la DAEPP, c’est quoi ?????? Sur 120 écoles déjà recensées du secteur scolaire non public de la zone Métropolitaine, il existe un total de 103 dont les locaux sont inappropriés, soit un total de 85.3Des statistiques qui renseignent sur l’atmosphère suffocante qui existe dans un grand nombre d’écoles ha?tiennes .  
 
De la qualification des maîtres.  
 
Bouc émissaire tout désigné dans le système , la situation des enseignants n’est pas des plus enviables .Le manque de préparation , la modicité et l’irrégularité des salaires constituent la toile de fond de la condition enseignante .Le manque de rigueur dans le processus de recrutement fait qu’il se retrouve dans le système des enseignants dont la préparation psycho-pédagogique est assez faible .Aussi , le châtiment corporel prend -il de plus en plus le pas pour obtenir la soumission et le silence des élèves .Les chiffres relatifs à la préparation intellectuelle et pédagogique des maîtres renseignent sur la baisse générale du niveau d’enseignement .Par exemple ,selon l’annuaire statistique de 2005 des écoles fondamentales (1er et 2ème cycles ) , le taux de normalien est seulement de 13.64 avec 4.84’universitaires et 6.34e copistes .  
 
Contribuer dans sa sphère d’action à l’amélioration de la qualité de l’éducation et cela sans freiner la croissance de l’offre scolaire , c’est à cette tâche que la DAEPP dit s’atteler aujourd’hui .Dans la foulée , tout un train de mesure a été décidé .Entre autres , la rénovation du dispositif d’accréditation qui lui a permis de gagner la confiance des partenaires sociaux et techniques du MENJS .Pour ce qui est de la régulation du secteur non public , elle dit recevoir le support venu de regroupements non publics , notamment , la FONHEP ,l’ADEPP et la CEEC .D’autres ONGs et agences rattachées de L’ONU ainsi que l’USAID sont particulièrement actifs au côté de la DAEPP .  
 
Bibliographie.  
 

1-Annuaire statistique des écoles fondamentales ( 1er et 2ème cycles ) d’Ha?ti .Mars 2005 . 
2-La lettre de la DAEPP vol.1. No.10 juin 2005 
3-Le Plan National d’Education et de Formation : Présentation et points de vue des acteurs .P -au-P 1998 ( MENJS ) 
4-Le Rapport mondial sur l’éducation Editions ,UNESCO .1998 .  
5- Hubert de Ronceray “ Sociologie du fait haïtien” Les Presses de l’Université du Québec .1979.  
6- Mialaret Gaston “Introduction à la pédagogie” PUF 1990 ,7ème édition .
 
 
 

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